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coupable, le péché d’avarice étant plus grave que celui de prodigalité, aux termes mêmes de la Bible, bien que rien n’empêche d’invoquer le Seigneur en faisant la caisse.

Olivier Cromwell appartenait à la bonne bourgeoisie campagnarde. La remarque a son importance en raison du côté « militaire » de sa carrière. Né à Huntington le 25 avril 1599, il mena l’existence d’un gentilhomme, et s’il devint chef de bande ce fut parce qu’il avait naturellement le génie militaire d’un chef d’armée. Si Cromwell était né dans la Cité avec le goût ou la tradition du négoce, il est probable que Charles Ier n’aurait pas eu la tête tranchée.

On a dit que le Protecteur avait mené une jeunesse libertine. Même si c’était vrai, ce serait sans grand intérêt. Il faut plutôt observer et retenir ses hérédités galloises et celtiques qui expliquent en partie son mysticisme, son fanatisme, son goût du prêche, son souci du salut des âmes, son caractère plus passionné que raisonnable. La sévérité de l’Oxfordshire où il vécut contribua à faire de lui le mélancolique, le nerveux et le violent que ses contemporains ont décrit et que ses actes dénoncent.

Olivier Cromwell débuta dans la vie publique, en 1628, comme député de Cambridge aux Communes. Il n’y resta que trois mois. Quand