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traitent de la politique étrangère — peut aisément décevoir. Et il n’est pas dit que Hitler soit un homme intelligent, au sens où nous entendons habituellement ce mot. Mais il a, en peu d’années, su acquérir en Allemagne une situation sans égale, qui rappelle parfois celle de Bonaparte. Nous ne saurons peut-être jamais exactement qui est l’homme, mais ce qui est certain c’est qu’autour de lui se sont cristallisées toutes les espérances de l’Allemagne vaincue en 1918. Nos socialistes, qu’il déroute, ont prédit sa chute prochaine à chacun de ses progrès. Il représente trop parfaitement certains aspects de sa patrie pour que cette chute même, si elle survient, signifie grand chose. L’essentiel est de le connaître, de ne pas nous laisser duper par ce que ses idées peuvent avoir de sommaire et de court. Sous le philosophe primaire, on découvre aisément un politique qui sait ce qu’il veut — et qui reste, par position, même quand il dit et s’il croit le contraire, le plus redoutable des adversaires de la France.