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jeune comme la plupart de ses collaborateurs, M. Cerbal, le dictateur Salazar a fait voter à l’unanimité par l’Assemblée nationale une loi contre la maçonnerie et les sociétés secrètes.

La maçonnerie est condamnée parce qu’elle est contraire aux principes de justice chrétienne que soutient le gouvernement et qui sont dans la tradition du Portugal ; parce que ses buts n’ont rien de commun avec ceux de la nation ; qu’elle empêche les hommes au pouvoir d’agir avec l’indépendance nécessaire ; qu’elle fait primer ses intérêts de secte sans souci des intérêts nationaux, et encore moins du mérite personnel, ayant pour règle de réserver les fonctions à ses affiliés ; enfin parce qu’elle a été au Portugal la première responsable des désordres révolutionnaires qui ont pendant vingt ans ensanglanté et ruiné le pays.

M. Salazar et ses collaborateurs ont derrière eux la quasi unanimité de leurs concitoyens. Les deux minorités d’opposition sont : à droite, certains éléments de la jeunesse universitaire qui réclament une politique de prestige plus flatteuse pour l’orgueil national, reprochant à la dictature son effacement volontaire. À gauche, les francs-maçons et anticléricaux n’ont pas désarmé. Des attentats partis de leur clan ont visé à diverses reprises le gouvernement.