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qu’elle contrôlerait désormais toutes les finances du Portugal. Le pays repoussa l’idée d’une telle déchéance.


C’est alors qu’on se souvint d’Oliveira Salazar, professeur éminent mais modeste de l’Université de droit de Coïmbra. Âgé de quarante ans à peine, Salazar avait été député en 1921, mais avait quitté le Parlement dès la première séance. Il avait cependant accepté le portefeuille des Finances dans une des combinaisons éphémères de 1926 et l’avait gardé trois jours !

Le 26 avril 1928, par pur patriotisme, Salazar, cédant aux objurgations du gouvernement, accepte le ministère des Finances. Il avait posé comme condition absolue qu’il aurait le contrôle de toutes les dépenses et qu’aucun autre ministre ne pourrait prendre une décision financière sans s’être entendu avec lui.

Il annonce dans sa proclamation : « Les principes rigides qui vont orienter notre travail commun montrent une volonté décidée de régulariser une fois pour toutes la vie financière et la vie économique de la nation… Il me faut dans cette tâche difficile la confiance absolue mais calme et sereine du pays. Je sais exactement ce