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défaillants, frappant ainsi les imaginations et assurant leur autorité sur les masses. En fait, ils sont déjà les maîtres.

Cependant, ce qui reste de troupes aux partis extrémistes de gauche ne se résigne pas à abandonner la lutte. La trêve signée entre Mussolini et Turati est pratiquement dénoncée. Chaque jour voit de nouveaux attentats. Les fascistes ripostent par leurs fameuses expéditions punitives. Bien mieux, ils n’hésitent pas à occuper des villes entières pour les soustraire aux entreprises des socialistes désireux d’y venger leurs échecs. Le ministère Facta, incapable de s’opposer par la force à ces grands rassemblements, feint de s’en désintéresser, avec l’espoir secret qu’un heureux hasard le délivrera de ces agités de fascistes. Il tombe le 19 juillet. Jusqu’au 1er août, l’Italie reste sans gouvernement.

Les socialistes jouent leur dernière carte en proclamant encore une fois, le 31 juillet, la grève générale. La riposte de Mussolini arrive, foudroyante. Il mobilise tous ses Faisceaux et publie cette mise en demeure :

Nous donnons quarante-huit heures à l’État pour qu’il prouve son autorité en face de ceux qui dépendent de lui et en face de ceux qui attentent à l’existence de la nation. Passé ce