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pensée du chef. Celui-ci tient bon et, à la fin, fait approuver sa décision qui est suivie d’adhésions en masse. Le gouvernement assiste impuissant à cette constitution d’un État dans l’État.

En raison de l’ampleur du mouvement, l’organisation un peu sommaire des Faisceaux de combat doit maintenant se transformer en un parti organisé, hiérarchisé. C’est l’objet du congrès qui s’ouvre à Rome en octobre. Mussolini y apparaît déjà un peu un dictateur, chef suprême de 2.200 faisceaux réunissant 310.000 membres inscrits, dont la plupart comptent moins de trente ans.

Le programme du parti est répandu à des millions d’exemplaires. Il peut se résumer ainsi :

Réforme de l’État par la décentralisation ; restriction des attributions parlementaires aux problèmes qui intéressent l’individu comme citoyen de l’État et l’État comme organe de réalisation et de protection des suprêmes intérêts de la nation ; création d’un système de corporations ; restauration du prestige intérieur de l’État ; affirmation des droits de l’Italie à sa complète unité historique et géographique même là où elle n’est pas encore atteinte ; reconnaissance de la propriété privée ; mesures sociales propres à faire disparaître la lutte de classes par la reconnais-