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centraux. Aux côtés du nationaliste d’Annunzio, du syndicaliste Corradoni, le socialiste Mussolini mène l’ardente campagne qui aboutit à la déclaration de guerre à l’Autriche.

Le chef des Faisceaux la salue comme une délivrance. En lui, sans qu’il s’en soit avisé, la fibre nationaliste a déjà pris le dessus sur la fibre socialiste. Le 22 mai 1915, jour de la mobilisation italienne, il écrit : « Nous avons souffert les dernières années dans le mépris et la commisération générale… Maintenant sonne la belle heure de toutes les revendications, l’heure qui sera le commencement d’une ère nouvelle pour notre pays, l’heure d’une grandiose épreuve après laquelle, une fois la confiance reconquise en nous-mêmes, nous deviendrons les égaux des autres peuples dans la bataille de l’avenir et les compétitions du travail. » Et le lendemain, jour de la déclaration de guerre, il a ce cri du plus pur amour de la patrie : « Nous t’offrons, ô mère Italie, sans peur et sans regrets, notre vie et notre mort. »

Peu s’en faut que le destin n’accepte son sacrifice. Caporal de bersagliers, Mussolini reçoit, en février 1917, vingt-quatre éclats de grenade dans le corps.

Devenu inapte au service de l’avant, il reprend la direction de son Popolo d’Italia, lutte contre