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nistes ». Ceux-ci l’avaient emporté. D’Annunzio le poète avait triomphé du subtil Giolitti.

Après la victoire, les neutralistes restés dans la place croyaient bien que les choses allaient reprendre l’ancien cours. Mais ils n’avaient plus ni crédit ni autorité. Ils étaient même alliés à tous les éléments de désordre. On ne gouverne pas un pays avec les pires contre les meilleurs. L’anarchie montait. L’État « démocratico-libéral » se décomposait. L’Italie était mûre pour une dictature soit bolchéviste, soit nationaliste. Il ne s’agissait plus que de savoir qui donnerait le « coup de poing au paralytique ».

De l’instinct de conservation naturel aux hommes et aux sociétés, naquit le fascisme, élément de résistance contre les forces de mort qui menaçaient l’Italie.

Cette réaction qui avait fait défaut à la Russie de 1916, naquit en Italie du sentiment de l’histoire, des souvenirs de la Rome antique et de la dictature de salut public dont elle a toujours été la patrie. D’ailleurs, ce ne fut pas une création spontanée. Au moment de la marche sur Rome, il y avait exactement huit ans que Mussolini préparait la conquête du pouvoir.