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MUSSOLINI ET LE FASCISME

Le peuple italien est un des mieux doués qui soient au monde pour l’intelligence spontanée des grandes nécessités de la politique. Il y joint un sentiment de l’histoire, une mémoire des faits où il puise sans cesse des raisons d’agir. L’évocation du passé a toujours exalté l’âme italienne, et il reste assez vivant pour que les Italiens d’aujourd’hui s’inspirent encore des exemples de leurs ancêtres lointains.

Les politiciens de la vieille école, abusés par les longues années pendant lesquelles le parlementarisme triomphait en Italie comme ailleurs, n’ont pas vu reparaître ce trait profond de leur pays. Par là, ils ont signé l’arrêt de mort de leur régime et ouvert la porte à la révolution populaire qui allait les emporter.

On ne peut comprendre le fascisme si l’on ne se rappelle d’abord que l’Italie, en 1915, était entrée dans la guerre après un conflit violent entre les « neutralistes » et les « intervention-