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proclamé empereur constitutionnel du Brésil.

Le Brésil fut donc seul en Amérique à conserver pendant de longues années une dynastie. Mais, pour leur hardiesse et leur intelligence, les princes de la Maison de Bragance, implantés dans un pays qui n’était pas le leur, méritèrent le titre de dictateurs et rois. Don Pedro écrivit à son père qu’ériger le Brésil en monarchie indépendante était le seul moyen de le conserver à sa Maison, l’Angleterre pria Jean VI de renoncer à toute velléité de représailles, et la rupture fut consommée.

Nous dirions de nos jours que Pedro était une sorte d’homme de gauche. Il s’était même proclamé grand maître de la franc-maçonnerie, mais dès qu’il fut sûr de son pouvoir il fit fermer les loges maçonniques et prononça la dissolution de la première Assemblée constituante. Au milieu de révoltes partielles et des difficultés soulevées par l’Angleterre en 1825, il héritait en outre, par la mort de Jean VI, de la couronne de Portugal. Il abdiqua en faveur de sa fille Doña Maria, ce qui ne manqua pas de soulever diverses querelles européennes, dont la France et l’Angleterre eurent à se mêler. En 1831, après une loi qui restreignait les libertés de la presse, la capitale se souleva et Don Pedro dut abdiquer en faveur de son fils, âgé de six ans. Par