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C’est un camion Chevrolet de deux tonnes, avec dompeuse, modèle 1939 ou 40.

— Et le numéro de permis ?

— L-3331.

— Merci, Chef.

Immédiatement après, l’Inspecteur Durand se mit en communication avec les ponts qui permettent de sortir de l’Île.

Au bout de quelques minutes il apprenait que le camion en question avait traversé le Pont Victoria entre trois heures et 3.30 hrs, p.m.

Un peu plus tard on lui rapporta que le camion avait été trouvé abandonné sur la route de Laprairie.

Il demanda au constable de la circulation, qui venait de lui faire ce rapport, de vérifier si la charge de scrap était toujours là.

Elle y était et au milieu, il y avait le cadavre d’un homme, dont la description correspondait exactement avec celle de Roland Lévesque.

Encore une fois l’Inspecteur Durand avait été devancé.

Il fallait admettre maintenant qu’il ne pouvait s’agir que d’un meurtre.

Il en était probablement ainsi pour le cas de Rosario Benoît et même de Frigon.

Mais d’un autre côté quelle organisation formidable !

Aller chercher un homme jusque dans l’usine.

III

CAUCHEMAR


Le téléphone sonna et l’Inspecteur parla quelques minutes avec le Directeur de la Sûreté.

— Tu ne peux deviner ce dont il s’agit, Émile, dit-il à son ami après avoir raccroché…

— Je sais que tu parlais au Chef et que tu attends maintenant quelqu’un ici. J’espère que cela ne nous dérangera pas dans notre travail.

— Sois sans crainte, le type que j’attends, c’est Omer Frigon, le frère d’Arsène.

— J’ai cru comprendre qu’il était devenu fou…

— On l’a en effet ramassé sur la rue, où il courait, les