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voyage au pays des brahmes.

vous vous réjouissiez ici et je suis venu, car la joie des cœurs purs fait le bonheur des cieux.


« Mais pourquoi les cris de douleur ont-ils succédé aux chants des plaisirs ?… — Maître ! s’écrie Angachouna en se jetant à ses pieds et les inondant de larmes, voilà ma fille ! Et il lui montre le corps de Kalavatty étendu sur une natte, couvert encore de ses joyaux de fête.


« Pourquoi pleurez-vous ? répondit Christna d’une voix douce, ne voyez-vous pas qu’elle dort ? Écoutez le bruit de sa respiration semblable au souffle de la nuit qui agite les feuilles du margousier.


« Voyez ses joues qui se colorent, ses yeux dont les cils tremblent, comme s’ils allaient s’ouvrir ; ses lèvres s’agitent comme pour parler : elle dort, vous dis-je, et tenez, la voilà qui s’agite. — Kalavatty, lève-toi et marche !


« À mesure que Christna parlait, le souffle, la chaleur, le mouvement, la vie, revenaient peu à peu dans le cadavre, et la jeune fille, obéissant à l’injonction de l’homme-dieu, se