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voyage au pays des brahmes.

rizon, le ciel était noir et un vent violent, tel qu’on ne l’avait point encore vu dans ces parages, se leva à l’ouest, détruisant tout sur son passage, et faisant remonter l’eau du Godavéry vers sa source.

— Et de toutes parts les animaux fuyaient épouvantés, le tigre se rencontrait avec l’agneau, la panthère avec la biche, et les serpents malfaisants qui rampent sur l’herbe sortaient de leurs trous envahis par les eaux, et cherchaient à s’enrouler autour des jambes des taureaux et des buffles pour échapper à la mort.

— Et Soudama, qui s’était prosterné entouré de sa famille, et priait en attendant la mort, vit aussi passer devant lui ses troupeaux qui fuyaient, ne connaissant plus la voix de leurs maîtres.

— D’abord ce furent les chevaux, les taureaux, les génisses qui ruaient pour se débarrasser de leurs petits ; puis ce furent les éléphants, qui, réunis en masse, semblaient charger dans un combat, et faisaient trembler la terre sous leurs pas.

— Quand le troupeau d’éléphants passa près de Soudama, un d’entre les plus forts, qu’il avait l’habitude de monter, s’arrêta tout à coup devant lui, et son maître l’ayant appelé par son nom,