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voyage au pays des brahmes.

chose plus gracieuse, plus légère et plus originale.

Elles ne laissent passer qu’un faible jour à l’intérieur. Tout contribue à donner à l’ensemble du monument un aspect mystérieux et une obscurité solennelle bien appropriés à sa destination.

Je m’approchai des sarcophages placés du nord au sud, et en déchiffrant les inscriptions, en langue kanara, qui s’y trouvaient, je vis que le premier renfermait le corps de Hadj-Bourrasahib, la mère d’Ibrahim-Padshah ; le second, celui de Taj-sultane, la reine épouse du Padshah ; le troisième était occupé par le roi. À côté de ce dernier, se trouvait Zora-sultane, sa fille si regrettée, et son plus jeune fils, Boranshah.

Tous les tombeaux des musulmans de l’Inde sont ornés de baldaquins de soie ; chacun, à cet égard, rivalise de luxe. C’est à peine si la demeure dernière de la famille d’Ibrahim est entourée de quelques lambeaux d’étoffe, qui n’ont plus ni formes, ni couleur. Dans cette capitale de son ancien empire, qu’il passa toute sa vie à embellir, il ne se trouve pas aujourd’hui un seul musulman assez riche pour entretenir le tombeau d’Ibrahim, et ceux des êtres qui lui furent chers.