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les ruines de bedjapour.

turés poussent la barbarie jusqu’à étouffer ou noyer de sang-froid les pauvres petites victimes de ces extravagants préjugés.

Et ce qu’il y a de fâcheux dans tout cela, c’est que la police indigène, imbue des mêmes préjugés, s’emploie pour que ces crimes n’arrivent pas aux oreilles de la police européenne, et par conséquent des magistrats qui pourraient les punir.

Quand j’étais chef du parquet à Pondichéry, vingt fois j’ai eu la conviction que des enfants avaient été supprimés, sans avoir jamais pu arriver à en recueillir la preuve. Comme ces meurtres stupides touchaient par un certain côté à leurs croyances religieuses, je ne pouvais obtenir ni aveux, ni témoignages des indigènes.

Ainsi, du berceau à la tombe l’Indou est le jouet de préjugés, de tristes superstitions, inventés par ses prêtres, dans le but unique de le maintenir à l’état de bête de somme, de machine à travail. Aussi quel peuple sont-ils parvenus à faire, ces brahmes orgueilleux ? L’Inde, depuis leur domination exclusive, a été la terre classique des invasions.

Envahie par les Mogols, par les Arabes, par les Européens, cette vieille terre de la poésie, de la spéculation et du rêve, n’a même pas su