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les ruines de bedjapour.

compatriotes avec les brahmes, sont parvenus à leur faire reconnaître que l’obligation pour la veuve de se sacrifier sur le bûcher de son mari, n’existe nulle part ni dans les Védas, ni dans Manou ; et comme ces deux ouvrages sont la source de toute révélation et de toute tradition, et que rien n’est dogme, s’il n’est admis par ces autorités ou ne découle de leur enseignement, c’est en invoquant les textes sacrés et non par l’influence des idées européennes, que l’on est parvenu à restreindre cette barbare coutume dans une notable proportion, et qu’on arrivera à la faire disparaître.

Les funérailles sont à peu près les mêmes pour les femmes mariées.

Ce que je viens de dire s’applique aux trois castes élevées de l’Inde. Les brahmes, les xchatrias, les vayssias, c’est-à-dire les prêtres, les guerriers, les marchands.

Pour les soudras ou gens des castes vulgaires, les cérémonies de deuil sont accompagnées de beaucoup moins de faste et d’assujettissement.

Il n’y a pour eux ni prières solennelles, ni sacrifices. Cependant on leur permet de faire venir un brahme pour faire au mourant, avec l’huile consacrée, la cérémonie du progaschita ou extrême expiation, et dans ce cas, ils sont obligés de s’astreindre au go-dana ou don de la vache,