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permission de se raser, chose qu’ils n’ont pu faire durant ces dix jours de grand deuil.

Après toutes ces cérémonies plus ou moins singulières, dont je ne donne qu’une bien courte description, on fait sur le bord de l’étang sacré une espèce de figure avec de la boue qui est censée représenter le défunt. On lui donne son nom, et on lui fait une oblation. La veuve arrive alors avec ses compagnes, et sans donner le moindre signe de tristesse, elle se dépouille de ses joyaux et de ses parures, efface les couleurs artificielles dont elle s’était fardé différentes parties du corps, et finit par détacher le tably qu’elle a au cou. Elle va placer toute sa défroque près du morceau de terre qui représente son époux, et prononce ces paroles :

« Je les quitte pour te témoigner mon amour et mon dévouement. »

Ici les gémissements, les marques de regrets et de condoléances recommencent de plus belle.

Le pourohita ou prêtre qui a présidé aux funérailles, vient faire à tous les assistants le pounia-avatchana, ou consécration de l’eau lustrale ; il leur fait boire un peu de cette eau et leur en répand quelques gouttes sur la tête.

Ils se trouvent par là purifiés des souil-