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voyage au pays des brahmes.

funéraires, prêtes à s’introduire dans le corps du mort, si par hasard il existe une seule ouverture qui n’ait pas été hermétiquement bouchée, et dans ce cas elle revient à la vie avec la situation du défunt, et les héritiers se trouvent ainsi frustrés par des étrangers.

Le pourohita, ou prêtre célébrant, est donc constamment obligé de veiller sur son mort. À cet effet, et quand il se doute de quelque chose, il inonde toutes les fissures du défunt avec de l’eau lustrale ou eau sacrée ; cette opération empêche toute âme étrangère de s’emparer de la dépouille du trépassé.

Quand il veut abréger les stations, c’est-à-dire quand il a reçu des parents une somme assez forte, il déclare tout à coup qu’il n’a plus la force de lutter contre les invisibles, et qu’une âme protégée par le diable va s’emparer du défunt. Alors la marche du convoi se précipite ; quelques pièces d’or glissées habilement aux quatre brahmes porteurs, et cela devient une course effrénée, pendant laquelle il arrive fréquemment que les liens de paille se relâchent, que les perches se désagrègent, et que le mort roule dans la poussière ; on le ramasse alors précipitamment et la course continue jusqu’au bûcher.

Arrivés au lieu où on a coutume de brûler les