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les ruines de bedjapour.

que l’autre en ce moment. Devant la preuve de vigueur musculaire que le noir venait de donner, tous les Rhodias vinrent lui faire salam à tour de rôle, et le comparer au géant Bali, qui jonglait avec des hommes. Satisfait dans son orgueil, le Nubien daigna s’apaiser, il fit venir quatre ou cinq gamelles d’arrak en l’honneur de l’assemblée, et recommença ses exercices chorégraphiques. Lorsqu’il dansait, la nature du sauvage reprenait le dessus et il ne s’arrêtait que quand, épuisé, il tombait sur le sol.

Je compris qu’Amoudou ne risquait plus rien ; pas un des assistants, j’en étais convaincu, ne devait être tenté de se mesurer avec lui, et nous reprîmes tranquillement le chemin du palais de Taj-Boulé.

Nous avions fait quelques pas à peine dans cette direction, lorsque nous nous trouvâmes subitement en face d’une masse noire qui semblait nous barrer le passage ; je tendis la main et je rencontrai la trompe d’un éléphant qui me serra le bras doucement, comme font ces animaux quand ils veulent vous caresser.

— Mahadèva ! m’écriai-je.

Le sourd grognement qui me répondit me fit voir que je ne m’étais pas trompé, c’était bien notre éléphant.

— Que vient-il faire ici ? me dit le capitaine.