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les ruines de bedjapour.

régiments, sous prétexte de médecins attachés à leurs personnes quand ils tardent trop à mourir, les attirer à Calcutta, les retenir prisonniers et confisquer leurs royaumes… » Telle est la politique que vont suivre les gouverneurs anglais, et à l’aide de laquelle ils donneront l’Inde à leur pays. De temps en temps, comme Clive et Waren-Hastings devant l’immense mouvement d’opinion publique soulevé en Europe, l’Angleterre les traduira devant le Parlement pour vols, tortures, pillages, concussions, mais après les avoir déclarés coupables, elle les dispensera de rendre compte pour services rendus, et gardera pour elle l’argent extorqué et les provinces volées… Hurrah ! hep ! hep ! hurrah ! c’est le combat de la vie, dit la formule anglaise, tant pis pour les faibles. Mein Gott ! la force prime le droit, hurlent les brutes germaniques… Ah ça ! est-ce que nous allons longtemps encore nous battre pour les autres, et laisser brûler nos maisons ?…

Le lecteur a eu raison de me demander cet aperçu général du rôle joué par les Européens dans l’Inde ; peut-être cette esquisse historique contribuera-t-elle à lui démontrer qu’il est temps que notre pays abandonne la politique du rêve et de la spéculation, pour la politique