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voyage au pays des brahmes.

Si les deux cents millions d’Indous s’étaient levés en masse, et ils l’eussent fait à la voix de la France, c’en était fait de l’Angleterre. Mais l’heure est passée et le jour où notre pays reprendra sa politique coloniale, il devra jeter les yeux sur une autre scène.

Quant à la conduite des Anglais dans l’Inde, elle sera, ainsi que je l’ai déjà dit autre part, « …conforme à la politique générale de ce peuple de marchands qui bombarde Copenhague en pleine paix, et impose à coups de canon aux Chinois son opium qui les abêtit… Ne considérer dans les traités que ce qui peut leur être utile et nuire à leurs alliés ; ne les accepter que tant qu’ils sont d’accord avec leurs intérêts, les briser en toute occasion favorable, se faire souple, rampant, lâche même, dans la défaite ; abandonner sans pitié ses alliés de la veille, les combattre au besoin ; susciter les haines et les passions des princes indigènes, les anéantir les uns par les autres, les réduire en esclavage en leur prêtant des troupes contre des ennemis qu’on leur a habilement suscités, troupes qui ne sont plus rappelées ; leur emprunter de l’argent sans jamais le rendre, défendre aux fils de rajahs de se marier afin qu’ils ne laissent pas d’héritiers, flatter leurs vices et les plonger dans l’ivrognerie, leur envoyer des vétérinaires de