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les ruines de bedjapour.

tez, des Pizzare et des Albuquerque, Dupleix vit les deux premières parties de son programme accomplies. Après la prise de Madras avec les secours de Mahé de la Bourdonnaie… il n’y avait plus d’Anglais dans l’Inde et tout le Deccan obéissait à ses lois.

La cour de France, qui avait vu avec admiration les premiers succès de Dupleix, fut bientôt effrayée des vastes projets de ce gouverneur général, et elle lui donna l’ordre de s’arrêter. S’arrêter, c’était perdre le fruit de tout ce qui avait été accompli, la grandeur de l’entreprise obligeait de l’accomplir en entier. Dupleix ne tint compte de l’injonction et continua ses conquêtes.

Mais les craintes de l’Angleterre croissaient, elle se vit perdue dans tout l’extrême Orient. Les directeurs de la compagnie anglaise, réduits à un lambeau de territoire que la France avait contraint Dupleix à leur restituer, écrivaient aux directeurs de Londres : « Jetez quelques millions dans les jupes de la Pompadour et faites rappeler Dupleix ou nôtre rôle est fini dans tout l’Indoustan. »

Et le gouvernement anglais ne pouvant résister au génie d’un seul homme, jeta les millions demandés dans les jupes de la prostituée royale, et Dupleix fut rappelé au faîte de la puissance.