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étaient peintes à Pondichéry même. On y recevait aussi d’énormes quantités de soies, tant écrues que travaillées, des étoffes brochées d’or et d’argent, des parfums, des épiceries et des diamants, de sorte que l’activité de ses habitants suffisait pour la maintenir dans la prospérité.

Dumas, son second gouverneur, par une administration ferme et habile, sut lui donner un nouveau lustre et de nouveaux accroissements. Il obtint du Grand-Mogol le droit de frapper monnaie ; l’acquisition de Karikal lui donnait le moyen de centraliser les marchandises du Tandjaour, celle de Mahé lui permettait d’avoir accès sur la côte malabare.

Sur ces entrefaites, un événement qui vint faire priser très-haut la générosité et l’esprit chevaleresque de la France, augmenta encore le prestige de la Compagnie.

Aly-Khan, nabab d’Arcot, ayant été battu par les rajahs du sud du Deccan, alliés aux Mahrattes, qui ne voulaient pas reconnaître son autorité, sa veuve, car il fut tué dans le combat, ses parents, ses généraux et les personnages les plus puissants de la cour vinrent à Pondichéry demander asile et protection contre la fureur du vainqueur.

Le gouverneur Dumas, de l’avis de son conseil, reçut les alliés malheureux avec les plus