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les ruines de bedjapour.

aventureuse, nulle lutte d’ambition pure ; les amiraux envoyés dans ces mers, prévoyants, flegmatiques, semblaient avoir été retirés d’un comptoir d’épicier pour être mis à la tête d’une flotte ; les gouverneurs étaient des négociants qui avaient fait leurs preuves. Bref, toutes les possessions hollandaises n’étaient que d’immenses dépôts où venaient se centraliser pour l’Europe ou pour l’Orient, à titre d’échange, toutes les productions et marchandises du monde entier.

Tout ce qui pouvait conserver à la Hollande son monopole mercantile, elle se le permit, seulement je dois dire à sa louange qu’elle se montra presque toujours bonne et humaine pour ses sujets indigènes.

Les Portugais avaient été dans l’Inde et l’Indo-Chine des chevaliers d’aventure, des condottieres d’un jour, que le sang et le pillage enivraient.

Les Hollandais y furent d’honnêtes négociants en denrées coloniales, habiles à tout attirer à eux, et sachant extraire d’une contrée, comme pas un, tout ce qu’elle est capable de produire. Gens de raisonnement et de réflexion, ils surent prévoir et les bouleversements européens qui pouvaient leur porter atteinte, et l’insatiable ambition de l’Angleterre, et naviguant