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les ruines de bedjapour.

Là se trouvaient en abondance les vins de Perse, les parfums et les mets les plus exquis, enfin toutes les jouissances que peuvent procurer la richesse et un luxe ingénieux alimentés par un immense commerce.

Albuquerque, qui connaissait parfaitement de quelle importance serait pour les Portugais la possession de cette place qui les rendrait maîtres de la navigation du golfe Persique, se présenta devant le port et alla jeter l’ancre au milieu des plus gros vaisseaux d’Ormuz, en faisant une décharge de toute son artillerie ; il envoya ensuite un parlementaire au commandant de la place. Ce dernier, effrayé d’abord, consentit à entrer en pourparlers avec Albuquerque qui lui déclara qu’il avait ordre du roi, son maître, de prendre le souverain d’Ormuz sous sa protection et de lui permettre de faire le commerce dans ces mers, à condition qu’il payerait au roi de Portugal un tribut égal à celui qui lui était imposé par la Perse, que si, d’aventure, il refusait d’accéder à ces propositions, il devait s’attendre à ce que tous ses navires marchands fussent saisis en mer par les Portugais, et en outre à toutes les extrémités d’une guerre sans merci.

Une déclaration aussi audacieuse fut repoussée, et une flotte, composée de vaisseaux ormuziens, arabes et persans, vint attaquer les Portugais.