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voyage au pays des brahmes.

ravager les côtes et piller les villes dépendantes d’Ormuz ; son intention, en commettant tous ces brigandages, était d’inspirer de la terreur à une puissance qu’il ne se croyait pas en état de réduire par la force.

Alors qu’il eut atteint le but qu’il se proposait, il forma le projet de s’emparer de la capitale de ce royaume, défendue par trente mille hommes et quatre cents barques de guerre.

Ormuz était depuis longtemps une dépendance de la couronne de Perse dont ses rois étaient tributaires. Située à l’entrée du golfe Persique, elle était le centre, l’entrepôt d’une grande partie du commerce de l’Inde avec l’Arabie et l’Europe.

Aux époques de l’année où les trafiquants étrangers se rendaient à Ormuz, cette ville offrait le tableau le plus varié de la richesse et de la magnificence ; le pavé des rues était couvert de nattes et en quelques endroits de tapis ; des toiles, tendues d’une maison à l’autre, interceptaient les brûlantes ardeurs du soleil des tropiques. Toutes les demeures étaient ornées de vases de porcelaine de la Chine et du Japon, et d’énormes vaisseaux en bronze doré des Indes contenant des arbustes en fleur et des plantes aromatiques. Des chameaux chargés d’eau fraîche stationnaient à tous les coins de rue et sur les places publiques.