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commerce n’était point suffisant au point de vue de la morale absolue pour les autoriser à ruiner par la force celui des autres. Les villes de Mozambique et de Quiloa n’échappèrent au pillage qu’en se rachetant à prix d’or, et sur sa route Gama s’empara de tous les vaisseaux qu’il put rencontrer, passant au fil de l’épée ou livrant aux flammes leurs équipages.

Arrivée à Calicut, la flotte portugaise brûla la ville pour venger la mort du facteur Corria, et tous les Malabares qui se laissèrent prendre furent immédiatement pendus.

À partir de ce moment, toute l’histoire des Portugais dans l’Inde peut se résumer en deux mots : pillage et assassinat.

À Vasco de Gama, retourné en Portugal, succèdent les deux Albuquerque. À leur arrivée ils assiégent et brûlent la ville de Repeline, où plus de six mille personnes, hommes, femmes et enfants, trouvent la mort. Le commandement de la station échoit ensuite à Edouard Pacheco et à Lope de Suarès, qui, à l’exemple de leurs prédécesseurs, ne marchent que le fer et le feu à la main.

Tous ces condottières, dont le Portugal a élevé si haut la réputation que de bons et naïfs historiens s’y sont laissé prendre jusqu’à leur donner du héros, s’inquiétaient bien moins de