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fits considérables qu’elle retirait des marchandises de l’Inde.

Comprenant les causes de cette prospérité inouïe, les autres nations ne tardèrent pas à descendre dans l’arène, et pendant plusieurs siècles, Portugais, Hollandais, Français et Anglais vont se disputer le monopole de ce commerce de l’extrême Orient qui, tour à tour, donnera à ceux qui s’en empareront le premier rang financier et commercial en Europe.

Les Indous eux-mêmes venaient faire directement le commerce avec l’Europe par trois routes qui sont intéressantes à tracer.

Du Bengale et du Mazulipatam ils allaient à Delhi ; de là, se dirigeant vers l’ouest à Caboul et Candahar, ils gagnaient, par le Korassan et le nord de la Perse, le sud de la mer Caspienne, puis l’Arménie, d’où ils se rendaient à la mer Noire, et se distribuaient dans quelques-unes des échelles du Levant, et même jusqu’à Constantinople, où les Vénitiens, les Pisans, les Génois, prenaient leurs marchandises.

Les caravanes de la côte malabare, parties de Goa, traversaient les Gaths avec d’immenses convois de bœufs, gagnaient Candahar par Arconbad et Totta, et là se réunissaient à celles du Bengale. Le voyage, aller et retour, qui, par