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LA GÉOMÉTRIE LINÉAIRE DANS LE TOUCHER

sions en sens inverse, on obnubile l’image qui perd de sa netteté ; au bout d’un peu de temps d’essais — on ne sait plus.

Ces rapports des dimensions et de la vitesse des pressions que les empreintes permettent d’établir, font supposer que les deux différents parcours de la circonférence du cercle réalisés par le regard (voir page 26) correspondent, par leur différence de durée, aussi à des différences de dimensions. En se représentant mentalement un parcours fictif d’une ligne circulaire fictive, on peut, en effet, se rendre compte que l’évolution a. b. c. d. (fig. 2) prend toujours de petites dimensions comparées à celles de l’évolution inverse, figure 1, qu’on se représente du reste bien plus difficilement.

La forme des combinaisons linéaires et la forme des pensées.

Comme notre vue ne peut circuler dans l’espace que si aucun élément non transparent ne s’interpose entre elle et l’espace, il en est de même pour la circulation de la pensée dans l’espace de l’appareil sensitif.

L’empreinte, figure 10, représente la forme tactile à travers laquelle la bille touchée par un doigt ne nous paraît plus sphérique mais cylindrique, et cela parce que le rythme des oscillations du doigt et la forme de l’objet touché sont désagrégés. En effet, la direction communiquée au mouvement de va-et-vient du doigt ne concorde plus, dans cette empreinte, avec celle des lignes digitales ; le mouvement s’échelonne