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LA CÉRÉBRALITÉ DES MOUVEMENTS

sentation du mouvement inverse de celui qui est exécuté paraît non seulement aisée, mais la transmission du poids non pondéré est rendue en partie irréalisable dans l’exécution des mouvements.

2o Au contraire, plus les attitudes fixes des doigts sont uniformes (redressement uniforme des premières phalanges, flexion uniforme des dernières phalanges par exemple), plus le poids direct est transmis par la vitesse du mouvement des doigts.

3o L’influence de cette uniformité des attitudes fixes entrave même la représentation mentale du mouvement inverse au point de la rendre irréalisable. Sous l’influence de ces attitudes, la pensée ne peut pas agir par un courant en sens contraire à celui inhérent au mouvement réalisé. Elle ne peut pas pénétrer le mouvement.

En somme, on constate dans ces phénomènes que nous signalons, d’une part une correspondance entre l’uniformité des attitudes et l’obstruction des fonctions mentales, et d’autre part une correspondance entre la pondération des attitudes et la libre circulation de la pensée.

Les attitudes paraissent faire fonction de conducteurs ou d’interrupteurs des manifestations mentales. C’est comme si leur complexité utilisée avec une certaine coordination, donnait libre jeu aux phénomènes cérébraux, tandis que si, en raison de l’uniformité des attitudes, la structure manuelle est utilisée sans la mise en jeu de ses ressources complexes, la pensée perd sa force de circulation.

Nous reviendrons ailleurs sur cette question, mais signalons encore ici que, sous une forme un peu