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LE TOUCHER MUSICAL

autres métacarpiens toujours tendus vers le haut, c’est-à-dire à égale hauteur du poignet avec tendance à maintenir le métacarpien du 5e doigt encore surélevé au-dessus de celui du 4e doigt.

En ce qui concerne la localisation du toucher, c’est par cette intensité de sensations divergentes que le pianiste peut arriver à établir dans ses attitudes l’harmonie des sensations qui correspond à l’harmonie musicale.

C’est par les rapports des sensations en hauteur et en profondeur comme nous l’avons dit, qu’il doit arriver à régler le caractère du creux qui se forme dans la face palmaire de la main ; mais nécessairement ce besoin de maintenir un équilibre constant entre les attitudes des métacarpiens ne doit entraver en rien la mobilité des doigts. Le pianiste provoque dans l’attitude de sa main, un état de conscience qui ressemble à celui de la bouche maintenue ouverte, laissant les lèvres mobiles.

L’harmonie du toucher et l’harmonie de la voix.

Si les sensations provoquées par la mise au point de la main du pianiste peuvent être comparées à celles provoquées par la mise au point de la bouche et des lèvres du chanteur, c’est que :

1o Le creux formé dans la paume de la main par l’équilibre spécial des attitudes des métacarpiens est chez le pianiste en corrélation avec le timbre de la sonorité, comme le caractère de la tension communiquée par le chanteur aux parois de la cavité buccale est en corrélation avec le timbre de la voix.