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TOUCHER SPHÉRIQUE ET TOUCHER CONTRAIRE

et la vitesse se différencier comme si, tenant réellement des fils élastiques d’une fluidité extraordinaire entre les deux mains, chaque main était renseignée d’une façon absolue sur ce qui doit se passer dans l’autre.

On peut dire que dans cette identification des sensations manuelles, l’éloignement qui a existé entre les deux hémisphères cérébraux lorsque les représentations visuelles, les sensations et les mouvements se sont produits en écho, disparaît. Les deux hémisphères sont reliés comme les deux mains.

Il y a sans doute ici des influences des plus subtiles en jeu, dont on retrouve aussi les effets, notamment, dans les altitudes complémentaires justes où l’abaissement et le redressement des doigts maintenus un peu recourbés, s’effectuent sur une planchette interposée. Car si les doigts complémentaires gauches se redressent en s’abaissant, leurs mouvements prennent un caractère qui contraste avec celui des mouvements ascendants réalisés simultanément par les doigts droits. Il semble que, précisément, de ce contraste (si les phénomènes cérébraux les enregistrent pour la conscience) naisse une harmonie parfaite des déplacements des doigts, dans lesquels on ne sent plus ni impulsion ascendante avec résistance à la pesanteur, ni impulsion descendante avec transmission de la pesanteur : il y a liberté absolue des mouvements en tout sens. On pourrait dire que les mouvements sont transformés comme s’ils étaient transmis dans une autre atmosphère, dans une atmosphère qui fait naître d’autres