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TOUCHER SPHÉRIQUE ET TOUCHER CONTRAIRE

Le toucher complémentaire inverse et les courants rythmiques inverses.

Mais quoique l’ordre de succession des doigts ne soit pas modifié, dès qu’établissant la main complémentaire inverse, on oriente dans la superposition des mains la face dorsale de la main gauche vers en haut et celle de la main droite vers en bas, on provoque aussitôt un toucher complémentaire en quelque sorte maladroit, dans lequel les courants rythmiques s’orientent en sens inverse. Car, dans ces séries de pressions alternativement orientées en sens inverse, c’est la vitesse minima qui se localise du côté des pouces et des index, tandis que c’est la vitesse maxima qui se localise du côté des 4es et des 5es  doigts.

Il est impossible de constater, à travers un mécanisme tactile très affiné, la finesse extrême des perceptions différentielles qui se forment en raison des fonctions différentes de ces deux genres de mains complémentaires, sans songer aux réfractions prismatiques. Ces différences rythmiques apparaissent comme des réfractions que nous ne dirigeons pas, mais dont nous pouvons saisir le caractère différentiel à force de fixer notre attention sur les phénomènes qui s’accomplissent ; car l’effort ne consiste pas à provoquer des courants rythmiques à travers les positions complémentaires qui en facilitent l’exécution, mais bien dans l’effort mental intense nécessaire pour constater leur existence dans les pressions exécutées.