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LE TOUCHER CONTRAIRE

et une main qui ne l’est pas, La preuve que notre main droite n’est pas dans de meilleures conditions vis-à-vis de la main gauche que celle-ci vis-à-vis de la main droite, c’est que si l’on renverse la position en mettant la face dorsale en dessous, elle aussi ne peut plus retrouver la verticalité de son index recourbé. L’équilibre manuel est désagrégé. D’après ces observations, on pourrait admettre que les aptitudes des quatre doigts gauches correspondent à un équilibre cérébral supérieur dès que leurs extrémités sont orientées vers en haut, et que les attitudes des quatre doigts droits participent à ce même privilège, mais seulement lorsque leurs extrémités sont orientées vers en bas.


Le toucher contraire et l’écriture en miroir.

Sous l’influence de certaines conditions physiologiques ou psychologiques il s’effectue, comme on le sait, une écriture en miroir dans la main gauche ; cette faculté d’écrire en sens inverse s’explique, comme j’ai pu m’en rendre compte, si l’on admet que l’existence de la main complémentaire entraîne nécessairement l’existence d’un toucher contraire ou complémentaire.

On peut dans ce cas supposer que les signes de notre écriture normale et ceux de l’écriture en miroir se résument à un seul processus fonctionnel à tendance contraire. Ce phénomène fonctionnel complexe est rendu analysable, si deux mains, dont la sensibilité tactile est très développée, combinent leurs attitudes et leurs fonctions de la façon suivante :