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TOUCHER SPHÉRIQUE ET TOUCHER CONTRAIRE

admettre que la rectitude géométrique perçue dans ces rapports, constitue une des bases de l’adresse de la main droite.

Mais précisément cette attitude perçue rectiligne quand elle est orientée d’un côté, subit, orientée de l’autre, une déviation involontaire. Quoi que je fasse pour maintenir des rapports en apparence invariables dans les attitudes des doigts, dès qu’au lieu de tourner la face dorsale de la main droite vers en haut, c’est au contraire la face palmaire que je tourne dans ce sens, je vois mentalement, en fermant les yeux, l’altitude de l’index dévier par une inclinaison à gauche. Sans doute, par le renversement des attitudes, les adaptations musculaires profondes se transforment de façon à provoquer des différences de rapports invisibles pour les yeux, mais qui sont perçues par la pensée, dès que, fermant les yeux, on ne regarde que mentalement.

La même géométrie rectiligne exacte et les mêmes déviations se produisent dans la main gauche avec cette différence que les déviations sont perçues avec une inclinaison vers la droite et qu’elles se produisent seulement lorsque c’est la face dorsale qui est orientée vers en haut.

On peut donc admettre que si cette rectitude géométrique, perçue dans les rapports des attitudes, constitue une des bases de l’adresse de la main droite, elle doit favoriser de même l’adresse de la main gauche.

Par rapport aux attitudes des doigts, nous n’avons donc pas une main adroite et une main maladroite, mais une main adaptée à ce qu’on veut lui faire faire