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LE TOUCHER SPHÉRIQUE


Les cordes disposées en image sphérique.

Pour mieux saisir le principe qui est dans l’harmonie musicale transmise par les pressions tactiles, il faudrait concevoir une forme dans laquelle les différences de dimensions, de rythme et de poids pourraient être unifiées avec la conception des différences des intervalles musicaux. Cette forme, c’est la sphère.

L’idée de fixer les cordes circulairement sur un instrument quelconque ne nous viendrait pas, puisque nous ne pouvons les fixer que dans une direction rectiligne sans arrêter leurs vibrations.

Néanmoins, l’image d’ondes sonores émises par des cordes disposées en circonférences de cercle n’est fausse que par notre incapacité de mettre ces cordes en vibration. Donc si cette image était théoriquement utilisée, il serait admissible que les cordes correspondant aux sons les plus bas pourraient former, disposées circulairement, les circonférences maxima d’une sphère ; partant de ces circonférences maxima, des milliers de cordes circulaires de dimensions moindres s’échelonneraient symétriquement et formeraient des circonférences allant en se rétrécissant jusqu’aux limites de l’extrême hauteur des sons qui formeraient les circonférences les plus minimes.

Cette sphère pourrait être imaginée creuse ou pleine.

Si elle est considérée pleine, on pourra, par une coupe transversale, y retrouver, corrélativement à