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AVANT-PROPOS

Quoi qu’il en soit de l’utilité de mon travail, je ne puis m’empêcher de penser que tous les cœurs vraiment montois vont s’émouvoir à la seule nouvelle de son apparition : il leur sera doux de retrouver des mots à demi oubliés qui leur rappelleront le souvenir des jeux de leur enfance ; il leur sera agréable de voir fixer, par l’impression, un langage qui tend incessamment à s’effacer[1], et si je ne me suis pas trompé, si je suis sinon utile, au moins agréable à mes compatriotes, je serai bien payé de mes peines.

  1. Les patois comme les langues cultivées sont dans un travail constant de transformation ; cependant je crois ceux-là plus vivaces que celles-ci, comme on voit les coutumes et les usages se conserver intacts dans les localités reculées, tandis que dans les villes et les capitales surtout ils sont extrêmement variables. On aura souvent à remarquer que nos campagnards sont restés bien plus fidèles au vieux patois que les montois (v. pour ex. : les mots rage, en rage) : aussi les savants pour trouver les vieilles étymologies tudesques vont fouiller presque sous le pôle : en Islande.