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UN ENFER SCIENTIFIQUE.

— Si les Gilds le permettent. Les sentiers montagneux serpentent. Ils ont des caprices continuels. Ils conduisent où il plaît aux pentes et non pas où l’on souhaite se rendre.

— En tout cas, il convient d’essayer.

— Nous essaierons, Seigneur.

— Et songe, Leddin, que mon revolver est plus proche de toi que les esprits dont tu troubles ta cervelle.

La menace provoqua un haussement d’épaules de l’interlocuteur du Français.

— Tu es injuste, Seigneur. Tu te défies d’un pauvre homme pour qui le sentier retrouvé serait le salut autant que pour toi-même.

— Enfin, mange et reprends tes fonctions de guide.

— Je ferai de mon mieux.

— Surtout, garde le silence. Inutile d’inquiéter tout le monde de tes terreurs imaginaires.

— Je me tairai, Seigneur, puisque tu l’ordonnes.

De fait, Leddin se mêla au groupe des serviteurs, mais ne prit aucune part aux conversations des montagnards.

Il mangeait gravement, le visage redevenu calme. Max, qui l’observait de loin, lui adressa un signe d’encouragement. Il ne pouvait soupçonner qu’à cet instant même, derrière le masque rigide de Leddin, cette pensée grosse de menaces se formulait :

— Le Maître ne veut pas que tu joignes les soldats d’Europe. Qu’est ton revolver auprès de la volonté du Maître.

Un quart d’heure plus tard, il s’approchait du romancier et se déclarait prêt à continuer sa route.

La petite caravane quitta aussitôt son campement provisoire. Max marchait en tête auprès du guide.

Ce dernier avait dit vrai. Il était impossible de se maintenir dans une direction déterminée ; à chaque instant, des amoncellements rocheux, des crevasses béantes, des ravins qu’il fallait franchir, contraignaient les voyageurs à des détours déconcertants, après lesquels le jeune homme constatait avec stupeur, avec agacement, avec une angoisse grandissante, que l’on n’avait pas progressé d’un pouce vers l’Ouest.

Vraiment, la montagne semblait se rire des efforts de ce petit groupe d’êtres déambulant sur ses flancs.

Max Soleil gourmandait Leddin :

— Cherchons ! cherchons ! Nous devons rencontrer le sentier libérateur.