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19 juillet. — Cela tient du prodige. L’enceinte est remise en état.

Des fractions de tirailleurs se sont répandues dans la plaine en avant des retranchements.

Elles creusent des tranchées en arc de cercle, menaçant à la fois le fleuve et la campagne. Si cela continue, la place va devenir très forte.

20 juillet. — Un renfort pour les Français.

Des pirogues et des chalands, laissés en arrière, à cause de la difficulté de leur faire traverser les marais du Bahr-el-Ghazal, viennent d’arriver.

C’est une cinquantaine d’hommes de plus.

Cinquante fusils de renfort.

Et des fusils à tir rapide. Cela est vraiment très, très fâcheux.

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À signaler : Les populations chilloukes, à de très rares exceptions près, manifestent une sympathie marquée pour les Français.

Encouragés par la présence des tirailleurs, les habitants de Fachoda ne craignent pas de dire qu’ils espèrent que les Anglais mangeront le Khalife et qu’ils mourront d’indigestion.

Toute la région est animée du plus mauvais esprit.

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Pour finir, une bonne nouvelle.

Le cheik Ra-Moeh a envoyé un émissaire au Mahdi ; je viens de l’apprendre à l’instant par ma vieille hôtesse, dont le fils est au service du cheik.

Ce fonctionnaire fait bonne mine à Marchand, mais il attend de jour en jour la venue des troupes du Khalifat.

À noter.

24 juillet — Baratier revient.

Comment a-t-il pu recueillir si vite les renseignements qu’il est allé chercher. Il n’a pas eu assez de temps pour atteindre la rivière Sobat et revenir ?

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Mon hôtesse m’a ménagé une entrevue avec le cheik Ra-Moeh.

J’ai tout appris.

Décidément, ce magistrat est tout acquis à notre cause.