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ment du Bahr-el-Arab, répondit sans attacher d’importance à la remarque de Fasch’aouda.

— Demain nous rencontrerons une grande rivière.

Et comme elle secouait obstinément la tête, il lui montra sa carte en répétant avec impatience :

— Si, un grand fleuve, là…


du premier coup je tue trois canards.

La négresse haussa les épaules :

— Su papier, oui, rivière… dis pas non… mais dans plaine pas… mi senti pas l’eau par là.

Mais voyant l’officier se remettre en marche avec les deux laptots, elle les suivit sans nouvelle observation.

Le soir on dressa la tente sur un monticule, qui dominait de quelques mètres le terrain environnant.

Gouly regarda autour de lui.

Jusqu’à l’horizon, dans tous les sens, se continuait la savane, dont les herbes, couchées par le vent, s’agitaient ainsi que les eaux d’une mer.

Les Sénégalais regardaient.

Eux aussi avaient remarqué l’attitude de la Nyam-Nyam.

Ils avaient entendu ses paroles.

— Mi senti pas l’eau par là.