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rant l’enveloppe. Un étonnement intense fige ses traits. La missive est ainsi conçue :

« Ne vous inquiétez pas en apprenant que, sur démarches de Larmette, je suis chargé d’une enquête par la police new-yorkaise. Je ne considère comme importante que celle qui a pour but de vous protéger.

« Ce soir même, Natson, wattman, se présentera de ma part.

« Acceptez-le de suite… Il vous demandera à quand le départ. Vous lui répondrez : Demain, après le débarquement de l’automobile et les formalités de douane accomplies.

« N’ayez en lui aucune confiance amicale. C’est un homme de Larmette. Il importe de rendre à celui-ci la sécurité.

« N’ayez aucune crainte de rencontrer M. Defrance, votre père. J’ai assuré sa non-présence sur votre route.

« Vous me reverrez à San-Francisco. Mais soyez assurée que, pendant le parcours, mes yeux seront sans cesse sur vous.

« Considérez, je prie, Jean Brot comme mon représentant. Nous vaincrons, je le veux. Détruisez ce papier aussitôt après l’avoir lu.

« Vôtre vraiment,
« Dick Fann. »

Les lignes dansaient devant ses regards qu’embuait un brouillard humide. Le luxe de précautions du détective, ses phrases précises mais n’expliquant rien, lui donnaient la sensation aiguë d’un danger formidable qu’il prétendait combattre seul.

Une reconnaissance éperdue grandissait en elle. Il avait tout prévu pour la rassurer, même de rendre impossible une rencontre avec son père.

La voix du gamin la rappela à elle-même :

— Mademoiselle !

Elle regarda, vit le petit debout à côté de son fauteuil. La main de l’enfant désignait la lettre que Fleuriane tenait toujours entre ses doigts.

— Détruire ?

Elle fit oui de la tête, incapable de prononcer une parole.

Et Jean frotta une allumette. La jeune fille appro-