Page:Ivoi - Le Radium qui tue.djvu/36

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Quant au chapeau, par une merveille de mécanisme non visible, il se retournait comme un gant, la coiffe mobile se fixant à l’intérieur au moyen de minuscules ventouses de caoutchouc. Bref, plus rien ne rappelait la silhouette de sir Braddy.

D’un pas flâneur, Dick se dirigea vers le boulevard Haussmann, le long des bâtiments de l’Opéra, et parvint ainsi à hauteur d’un grand magasin de nouveautés.

Un auto-taxi était arrêté au long du trottoir. Sur la banquette, un journal, une rose thé, avaient été laissés par le client, sans doute occupé en cet instant à l’intérieur de l’établissement.

Dick se planta à proximité du véhicule.

Presque aussitôt une jeune personne sortit du magasin et se rapprocha de l’auto. Elle eut un léger mouvement en reconnaissant le détective, mais elle lui tendit cordialement la main, et tous d’eux prirent place dans la voiture, après que l’Anglais eût dit au wattman :

— Au Bois, le tour du lac, retour par la place de l’Étoile.

L’auto roulait maintenant, emportant Dick Fann et sa compagne, Mlle  Fleuriane Defrance, car c’était elle.

— Je n’étais pas en retard ? commença la jeune fille.

— Non, c’est très bien. Vous avez parfaitement suivi les instructions que je vous ai données avant de nous séparer, ce matin. Comme cela, nous pouvons causer, avec la certitude que personne ne surprendra nos paroles.

Elle regarda avec anxiété.

— Elles sont donc ?…

— Particulièrement graves, acheva-t-il, la voix abaissée, comme si une nouvelle précaution lui paraissait nécessaire en dépit de toutes les autres. Je connais le… roi du Radium.

— Vous avez découvert chez Larmette…

— Larmette lui-même.

— Lui ?

— Oui.

Il y eut un silence. La physionomie de Fleuriane exprimait la stupeur.

— Lui ! répéta la jeune fille, lui !… Vous êtes certain de cela ?

— Certain.