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ceux-là. Il faut les tenir à distance, car ils essaieraient de sauter dans l’auto.

— Et les autres ? fit tranquillement la jeune fille.

Je l’admirais. Elle était aussi calme que si elle avait été dans son salon. Quelle crâne petite femme ! Moi, je l’aime tout plein.

— Les autres, miss, répondit notre mécanicien, les autres n’attaqueront pas. Seulement, si les vieux tenaient l’un de nous, toute la troupe se précipiterait pour avoir sa part.

Moi, j’avais déjà tiré mon revolver, Mlle Fleuriane m’imita.

À présent, une douzaine de grands loups n’étaient pas à plus de vingt mètres de l’automobile.

— Prenez ceux de droite, mademoiselle, je prendrai ceux de gauche.

Quelle bête d’idée j’ai eue de dire cela !

Le premier résultat de la manœuvre fut que Mlle Fleuriane et moi, nous nous tournions le dos et nous ne nous voyions plus.

Patorne, elle, s’était définitivement trouvée mal, et elle était étendue dans la voiture sans mouvement.

Sans doute, ce gueux de Natson se rendait compte de tout cela, car au moment où je visais attentivement un vieux grand loup qui s’était avancé jusqu’à dix pas de la voiture, pan, je reçois un coup de poing dans le dos et… je pique une tête hors de la voiture avant d’avoir pu me rendre compte de ce qui m’arrivait.

Je roule par terre, quelque chose de lourd se jette sur moi. C’est le grand loup. Les autres arrivent au galop. Je suis perdu.

Eh bien non ! une fusillade terrible éclate autour de moi, les loups se sauvent en hurlant. Je me sens empoigné par des doigts de fer, hissé sur un cheval.

Je regarde, ébahi, et qu’est-ce que je vois ?

Le patron, Dick Fann, qui m’emporte au galop vers l’automobile arrêtée à six cents mètres de là.

Auprès de nous, galope un autre bonhomme, au teint de pain d’épices, qui semble aussi pressé d’atteindre la voiture que le patron lui-même.

Je veux remercier M. Dick Fann, il me coupe la parole :

— C’est Natson qui t’a fait tomber ?

— Oui.