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CHAPITRE II

le drame se mêle à l’enquête


Quelle que fût la pensée qui avait motivé son expression ironique lorsqu’il s’était séparé de Greggson, l’Anglais ne lui avait pas dissimulé la vérité, et il se mit immédiatement en chasse.

À huit heures et quart, il se présentait chez miss Marily, de Madison square, une ravissante blonde, qui ne fit aucune difficulté de lui conter l’aventure de son manteau gris brouillard, et poussa la condescendance jusqu’à lui permettre de considérer attentivement le vêtement dégradé.

L’attentat avait été commis au moyen de ciseaux fraîchement aiguisés, ainsi que le démontrait la coupure nette de l’étoffe. Tout l’ourlet du bas de la sortie de bal avait été enlevé, ainsi que les passementeries qui l’ornaient.

— Est-il d’usage, demanda le détective à miss Marily qui assistait, curieuse, à son examen, qu’une sortie de bal présente une triple épaisseur d’étoffe ?

Et comme elle le regardait étonnée, semblant ne pas comprendre la question, il expliqua :

— Veuillez remarquer qu’entre l’étoffe grise et la doublure se trouve enserrée une mince soie blanche… La coupure nous permet de discerner les trois tranches du tissu.

La jeune fille haussa les épaules.