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LE MAÎTRE DU DRAPEAU BLEU

Les branchages s’écartèrent et quatre silhouettes en jaillirent, accourant vers les fugitifs.

— Master Joyeux !

— Miss Sourire !

— Et Fred ! et Zizi !

Les gamins et les panthères faisaient fête aux voyageurs. Toutefois Joyeux, après avoir porté à ses lèvres la main du Maître du Drapeau Bleu, disait :

— Je ne veux pas vous faire perdre une minute…

— Ce n’est point du temps perdu que celui employé à te remercier de ton courage, de ton dévouement.

— Notre vie n’est-elle pas à vous, Maître ? s’écria Sourire.

Et vite, comme si elle craignait de voir apparaître un ennemi :

— Nous vous aurions laissé passer sans vous arrêter, mais à pied, avec les dames, vous n’échapperiez pas aux coureurs du seigneur Log. Il vous faut des chevaux.

Dodekhan saisit la tête de la petite et la baisa sur le front.

— Tu songes donc à tout !

— Oui, pour sauver ceux que j’aime. Seulement faisons vite. À cinq cents mètres dans la plaine se trouve une petite maison blanche. Elle appartient au shériff de la Ville Haute. Il doit, de grand matin, se rendre à la prison pour donner à certains condamnés lecture de l’arrêt et pour assister à l’exécution.

Tous sentirent un frisson. Ces condamnés, c’étaient eux.

— Le magistrat, continuait Master Joyeux, s’est donc transporté avec son greffier et deux assesseurs dans sa maison des champs, afin d’être plus rapproché du théâtre de ses exploits. Tous ces gens nuisibles ont des chevaux. Ils ont bien dîné et dorment à cette heure.

— Tu les surveillais donc ?

— Oui, Maître, puisque cela pouvait te servir.

L’heure n’était point aux effusions. Les gamins, du reste, s’éloignaient déjà, conduisant le Maître du Drapeau Bleu et ses compagnons.

Vingt minutes plus tard, tous avaient pénétré dans la maison indiquée, avaient emmené les chevaux et se trouvaient en selle.

Alors Sourire murmura :