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LE MAÎTRE DU DRAPEAU BLEU

de nouveaux personnages coupent court à son enthousiasme.

Ce sont des prêtres taoïstes. Les patères où s’accrochent les manteaux d’asile sont en communication avec un gong, dont la sonorité grave avertit les gardiens du temple de la présence d’étrangers se réclamant des privilèges du sanctuaire. Ils viennent à l’appel.

— Que voulez-vous ?

— Éviter des colères ennemies.

— Les colères s’arrêtent au seuil du temple de Lin-Nan-Lien.

— C’est pourquoi des fugitifs l’ont franchi avec espoir.

— Leur espoir ne sera pas déçu. Suivez-nous.

Les bonzes ont encadré les voyageurs. Lucien, Dodekhan, Lotus-Nacré sont dans un groupe ; Sara, Sourire, Mona dans l’autre, et les deux groupes se mettent en marche en sens inverse. Est-ce qu’ils vont être séparés ?

Les jeunes gens font un mouvement pour résister ; mais Sourire parle :

— Obéissez… c’est la règle de la bonzerie… les manteaux de droite dans les bâtiments édifiés à droite de la cour ; ceux de gauche du côté opposé. La largeur de cette cour sera seule entre vous, et la nuit venue, Fred, Zizi, établiront la communication. Obéissez, sinon on vous refuserait la protection du sanctuaire.

L’enfant exprimait la vérité… La séparation, en somme, avait peu d’importance. Le Maître du Drapeau Bleu et Lucien suivirent docilement leurs guides, et les deux troupes, s’engageant processionnellement dans des couloirs opposés, se perdirent de vue.