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crifier sa tendresse, son espoir en l’avenir, pour éloigner un ennemi de l’empereur. Dévouement double, immense et touchant, dont le héros semblait oublier qu’il était l’unique victime.

Napoléon aussi pensa cela, car étreignant Vidal dans ses bras, il le releva :

— L’Empereur est trop pauvre pour récompenser des hommes comme toi, Vidal.

Et lui donnant l’accolade :

— J’embrasse un ami. Après la victoire, je te le jure, j’assurerai ton bonheur compromis pour moi.

Puis il désigna Milhuitcent :

— Serre la main à cet enfant, lui aussi m’aime. Vous venez tous deux de me consoler d’une grande affliction.

L’officier et le gamin se pressèrent les mains :

— Maintenant laissez-moi, j’ai beaucoup à travailler. Chaque jour, Vidal, tu verras Espérat, et s’il pense avoir besoin de me voir, tu me l’amèneras. Partez, mes amis, l’Empereur vous remercie.

L’homme et l’enfant sortirent.