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CHAPITRE XXI

Espérat a recours aux lumières du maître Ludovicus Varlot bachelier es drogueries


Or, tandis que s’accomplissait, à l’intérieur du palais de Fontainebleau, ce dernier acte de la tragédie commencée en 1789 par la Révolution, les partisans d’Argonne, rassemblés devant la façade principale, entouraient Espérat, affolé de voir s’effondrer la puissance de son idole, la gloire de la patrie.

Le jeune homme ne tenait plus en place. Vainement Tercelin, l’abbé Vaneur, leurs compagnons de lutte, bouleversés par l’angoisse du jeune homme, s’efforçaient de le calmer.

Il était touché en plein cœur !

Soudain l’enfant poussa un cri.

M. de Caulaincourt venait d’apparaître sur le perron. Le diplomate descendait lentement, le visage attristé, plongé dans une méditation pénible que décelaient les brusques contractions des sourcils.

Espérat courut à lui :

— Monsieur de Caulaincourt, balbutia-t-il…

L’interpellé releva le front, regarda le jeune garçon, puis étendant les bras en un geste d’impuissance découragée :

— Tout est fini !

Étrange rapprochement. À cette heure où sombrait la fortune de Napoléon, ce fervent prononçait les mêmes paroles qui avaient salué la fin de la tragédie du Golgotha :

— Tout est fini !… Tout est consommé.

Milhuitcent chancela, une sueur froide aux tempes.

— Il a signé !

Telle était la douleur de sa voix, l’angoisse de son regard, que Caulaincourt lui tendit les deux mains :

— Il a signé, après avoir assuré à sa femme, à son fils, aux divers