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— Donc si tu n’écris pas… ; je comprendrai que tu n’as pu triompher…

— Non, Sire, rectifia Milhuitcent en portant la main de l’Empereur à ses lèvres. Dites-vous en ce cas : Espérat est mort !

Puis il sortit.

Un instant encore, Napoléon demeura immobile, les yeux fixés sur la porte qui s’était refermée sur son jeune admirateur.

Enfin il secoua lentement la tête :

— Oh ! petit Français, murmura-t-il, tu as l’intelligence de la Patrie. Pourquoi la sottise des autres menace-t-elle la France des pires servitudes !

Mais, chassant ce découragement passager, l’Empereur se redressa d’un mouvement volontaire, arrêté, et, avec une sombre énergie :

— Sauvons le pays, malgré lui-même. S’il succombe, que ce soit dans un éblouissement de gloire.

Le regard clair, ce regard d’aigle sous le rayon aigu duquel l’avenir même semblait s’entr’ouvrir, l’homme prédestiné s’assit, devant sa table en murmurant d’un ton impérieux, commandement sublime à ses nerfs, à son génie :

Travaillons !


FIN DE LA PREMIÈRE PARTIE.