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CHAPITRE VII

LA RÉALITÉ DU FANTÔME


Les gendarmes, si inopinément astreints aux entrechats forcés, puis culbutés sur la route de Dresde à Grossbeeren, n’avaient pu comprendre la subite disparition du wagon-automobile, arrêté par leur hauptmann.

Pour ces braves soldats accoutumés au traintrain de l’existence terre à terre, le fait inexplicable avait revêtu un caractère fantastique.

Oh ! certes, l’esprit philosophique sévit en Allemagne. Les esprits forts s’abritent sous le casque militaire, comme sous le béret des étudiants, le chapeau du fonctionnaire civil ou la casquette ouvrière, mais l’esprit fort succombe sous plus fort que lui.

Et vraiment la logique la plus robuste cède à l’énoncé de ce problème insoluble : Un wagon disparaissant en plein air, en pleine lumière, comme la muscade classique sous le gobelet de l’escamoteur.

Cependant la chose féerique s’expliquait par un de ces miracles dont la science moderne est coutumière. Il avait suffi au docteur Listcheü de manœuvrer une manette pour opérer la transformation du wagon en aéroplane.

Oh ! un aéroplane inédit, ne rappelant en rien les engins similaires employés jusqu’à ce jour ; pour tout dire, un appareil, volant suivant les principes de l’aéroplane et de l’aéronef.